Situer le contexte.

D’abord un mot sur la  chronologie des infos sur la formation. La rapidité de remontées de nos pigistes,  leurs souhaits rédactionnels et  ma disponibilité ont fait que certains modules sont passés sur le site avant ou après. La formation 2023/2024  a été la première à bénéficier d’un reporting. Il a été assuré à tour de  rôle par les participants de cette session.

Ce neuvième et avant dernier module de cette session s’est tenu à Dambach la Ville chez Danièle.

Pour un premier juin, l’incertitude météorologique étant à son comble, Danièle à opté pour une stratégie particulière : faire face aux aléas en y incluant le message de la biodiversité.

Une valse à trois temps… Danièle aime danser !

 

Premier temps - Dans sa grange

C’est là, à l’abri des intempéries mais aussi des regards, dans une semi pénombre qu’elle nous à délivré son crédo de la biodiversité et de l’évolution climatique.

Ici c’est Danièle la scientifique…

Une ambiance petits secrets

La biodiversité c’est l’étude de la matière vivante, la diversité des espèces, de l’écosystème et des gènes.

Il y a de moins en moins de terres arables, donc cultivables. Le réchauffement conduit à un manque d’eau. C’est l’effondrement des espèces, 80% des espèces d’insectes ont disparu en 30 ans !

Deux catégories composent la biodiversité :

1 – L’inorganique :

Comme la roche qui a pris des millions d’années à venir jusqu’à nous et qui est en mouvement continuel.

Comme l’eau, dont la composition diffère selon les endroits (taux d’oxygénation, d’oligoéléments, de sels minéraux…). Il faut savoir que l’humain est lui-même constitué d’eau et de sels minéraux.

2 – le Vivant : L’énergie du vivre ensemble.

Nous avons la Micro faune qui est à la base de la chaîne trophique (les producteurs, les consommateurs et les décomposeurs), c’est le premier maillon de la chaîne – zooplancton, bactéries, protozoaires… Concernant le plancton, aquatique ou aérien, on constate qu’il ne peut lutter contre les vents et les courants.

Les microorganismes, bactéries, champignons… Se transforment en nutriments pour les plantes. Ils dégradent les pesticides. Les bousiers régénèrent le sol, le ver régénère 3 fois le sol. Vers de terre, fourmis, acariens… ce sont tous des ingénieurs chimistes. 200000 êtres cohabitent sur 1m² et 3cm

Chaque animal est un individu, il fonctionne en interaction. La chaîne ne peut-être interrompue et une espèce disparue peut provoquer de gros dégâts. Même les limaces ont leur rôle à jouer. Grâce au mucus, limaces et escargots  aèrent et hydratent le sol. Ils recyclent les matières organiques. Les hérissons, poules, orvets, lézards sont les prédateurs des limaces. Les chèvres, moutons sont les débroussailleurs. Bovins donnent le lait, s’occupent du transport. (Ça c’est plutôt la domestication et cela me semble être un autre sujet).

Il faut protéger les habitants ou c’est la mort du sol.

Deuxième temps - Coté cour

Une avancée de toit au-dessus de la cour plus une tonnelle au cas où.

En dessous deux tables : une avec loupes, pinces à épiler et bâtonnets pour observer les habitants du compost de son jardin. La seconde avec une série de dés ayant pour finalité de construire des chaines alimentaires.

Une autre Danièle, l’animatrice nature !

Une vie insoupçonnée

Des ateliers se sont mis en place :

La constitution d’une chaîne alimentaire avec des outils pédagogiques.

-La découverte des habitants du compost.

Avec une loupe, nous avons observé la microfaune d’une parcelle de compost. Nous avons entre autre rencontré :

Des Pupes – stade intermédiaire entre l’état de larve (appelée asticot) et celui d’imago, au cours de la métamorphose.

Des Nématodes – en forme de spaghettis, ils se nourrissent de bactéries, de champignons…

Des Collemboles – indicateur de la pollution des sols – Ils contribuent à la dissémination et à la régulation de la microflore du sol (bactérieschampignons) et jouent un rôle majeur dans la circulation des nutriments (azotephosphorepotassium, etc.), assurant ainsi la disponibilité de nutriments essentiels aux végétaux.

Des Cloportes – (appelés Cochons de Saint-Antoine dans mon patelin). Les cloportes sont des détritiphages qui s’alimentent de matière végétale en décomposition. Ils contribuent ainsi au recyclage de la nécromasse et permettent un retour plus rapide des nutriments dans le sol. Ils peuvent aussi s’attaquer aux végétaux vivants, aux racines, aux fruits, etc., mais ils ne représentent pas pour autant une menace pour les cultures.

Troisème temps - Coté jardin

C’est un des plus petits jardins que je connaisse, mais aussi probablement un des plus luxuriants.

Le jeu : trois groupes, trois zones attribuées chacune à un groupe. La mission : faire l’inventaire…

Danièle, la conteuse…

Il était une fois...

Découverte de la biodiversité dans des périmètres du jardin.

La flore : il faut veiller à des associations favorables. Par exemple, le chou n’aime pas les liliacées (plantes à bulbe, ail, oignon, poireau,…) mais il aime la betterave. La betterave n’aime pas le poireau mais l’échalote.

L’association céréales-protéagineux : grâce à la complémentarité entre espèces, cette association augmente le rendement tout en améliorant la structure du sol. Les mélanges permettent de limiter les maladies, de réduire la fertilisation, d’augmenter le pouvoir couvrant. De plus, le mélange est plus riche en protéines que les céréales pures.

Il faut prendre soin d’agencer les plantes en étages, les unes qui ombragent les autres, créent de l’humus…

Les associations se font bien sûr également entre végétaux et animaux : certaines fleurs par exemple ont des stratégies de reproduction telles qu’elles correspondent à la forme d’insectes précis.

On peut se référer au calendrier lunaire pour optimiser les associations.

Par ailleurs, spécialement pour ce module, Danièle avait créé un livret sur Photobox intitulé « Les petites bêtes du jardin 2023 » afin de nous faire deviner les noms de ces petites bêtes qu’elle avait observé et prises en photo l’été dernier dans son jardin. Cette activité a ainsi permis d’illustrer aux futurs guides, d’ailleurs très bluffés, une biodiversité incroyablement riche et variée et de démontrer ainsi qu’elle était possible même sur seulement 2 ares.

Un autre atelier nous a conduits vers le jardin où chaque groupe devait relever dans un espace délimité la variété de la flore. Il faut savoir que chaque terrain a son système.

A titre d’exemple, dans le petit carré de jardin qui nous était attribué, nous avons relevé :

Pavot, sauge, Citronnelle, ancolie, violette, camomille, bettes, bourrache, fraises, artémise, chélidoine, romarin, bleuet, origan doré, fenouil, poireau, œillets du poète, pommes de terre, roses trémières, mûres, ail, cerfeuil, persil, rhubarbe, euphorbe, saule, oignon rocambole, laurier sauce, menthe, asters, courges, iris, campanule, noisetier, chiendent, pivoine, lavande, rosier, ignace.

 

En italique les notes de Patrice - Mise en page et photos : Augustin

Les voisins de Danièle

L'auteur

Augustin FRIGENI

Animateur et redacteur du site. Président ACJCA Jardins Vivants

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