Notre escapade annuelle, nous a conduit cette année au nord de l’Alsace à Obersteinbach au domaine de Sébastien HEIM et au jardin botanique de Strasbourg.
Sébastien Heim nous accueille dans son jardin écologique, Hortus Hymenoptera, un sanctuaire pour la biodiversité de 6300 m2 à Obersteinbach.
Ce jardin sauvage qui grouille de vie est le résultat d’une volonté intense de voler au secours de la perte de biodiversité et d’une rencontre avec Markus Gastl (Allemagne), concepteur du Hortus (du latin = jardin) insectorum et inventeur du principe des trois zones :
Pour en savoir plus reportez-vous au PDF suivant : les 3 zones
Ici c’est le règne des « bébêtes » : syrphes, fourmis, ….
La pyramide de pierre est très utile : les pierres se réchauffent et créent un microclimat. Les papillons apprécient cette chaleur au printemps, les orvets et lézards viendront s’y réfugier.
Le bois mort n’est pas mort !
C’est un biotope fascinant à part entière. Les grosses branches sèches, les racines déterrées des arbres, les troncs un peu pourris, etc. sont indispensables à la vie de nombreux insectes, champignons et oiseaux qui y trouvent de quoi vivre et habiter. Une vie foisonnante s’y développe !
Le bois mort au sol se gorge d’eau pendant les pluies et garde le sol humide, un micro-climat très favorable en été pour la faune sauvage.
Les abeilles solitaires comme la grande abeille charpentière y nichent, et il abrite par exemple le Grand Capricorne, espèce protégée.
Dans un milieu équilibré, ces insectes n’attaqueront pas les arbres sains, ils sont un maillon indispensable de l’écosystème car ils permettent de recycler la matière organique morte.
La mare :
Les points d’eau, mares et bassins, qu’ils soient à l’ombre ou au soleil, sont importants pour que des animaux puissent s’y abreuver ou y vivre. La masse d’eau influence le microclimat, il fait plus humide à proximité.
Vous craignez les moustiques ? Ne mettez pas de poissons ! Très vite, les prédateurs naturels comme les notonectes – aussi appelées abeilles d’eau – vont faire le boulot. Les poissons mangent aussi les larves de moustiques, mais ne peuvent atteindre la végétation environnante. Les insectes prédateurs les poursuivent là aussi, sauf s’ils se font avaler par les poissons..
Quelques plantes découvertes chez Sébastien
Phlomis fructicosa ou sauge de Jérusalem
Chardons et achillées
L’agripaume : Leonurus cardiaca
La cardère sauvage : Dipsacus fullonum
Sauge sclarée
Aconogon polymorphum ‘Johanniswolke’
L’aménagement de cet espace a nécessité énormément de travail et d’apport de matériaux. Sébastien a dû charrier des tonnes de terre, pierre, brique, sable, bois, etc..
Il est déjà midi passé et l’heure de déjeuner. On nous attend déjà, chez Anthon, le restaurant gastronomique du village.
Le menu sélectionné :
Hummmmm !!!!!
On comprend l’enthousiasme ….
Après ce délicieux repas, nous filons vers Strasbourg, au jardin botanique.
Sur ses 3,5ha, le jardin abrite environ 6000 espèces de plantes différentes, réparties dans des collections thématiques.
C’est Frédéric Tournay, son conservateur qui va nous servir de guide.
Place à la visite
Le faux-noyer du Caucase est l’un des « monuments » du Jardin botanique avec son tronc dépassant 5 mètres de circonférence et sa large couronne de branches horizontales. Cette espèce est native du Sud du Caucase et d’Anatolie faux-noyer du Caucase (Pterocarya caucasica). Cet arbre remarquable, a été planté vers 1890. Il est l’un des derniers témoins des plantations d’origines.
Certaines des plus imposantes charpentières ont été taillées afin de les « alléger » et de diminuer leur déport pour limiter le risque de chute. Cette taille vise également à stimuler l’apparition de réitérations dont certaines seront conservées pour former la nouvelle couronne de l’arbre. Tout un système de haubanage a été mis en place.
Araucaria angustifolia ou le désespoir du singe (on comprend pourquoi…)
Palmier : Washingtonia robusta
Calycanthus : arbre aux anémones ou arbre de Pompadour
Gunnera manicata ou rhubarbe géante
Résurgence de la nappe phréatique
Salix babylonica : Saule pleureur
A l’entrée de la serre
Dans la serre
La journée a été bien chargée, riche en informations.
Comme je ne suis pas botaniste, il est possible que vous trouviez des erreurs sur les appellations des plantes. Faites le moi savoir, je rectifierai.
Retrouvez un reportage sur Hortus Hymenoptera en suivant ce lien : HORTUS HYMOPTERA (vous pouvez commencer à 3mn)
Merci à tous les participants, on espère être encore plus nombreux l’année prochaine.
TEXTE ET PHOTOS : André STROH
Président de JARDINS VIVANTS