Si vous demandez à quelqu’un de dessiner un champignon, il dessinera presque forcément un pied joufflu surmonté d’un chapeau bien rond. Peut-être le succulent cèpe fauve, le gracile mousseron, le rosé des prés ou alors la dangereuse mais si photogénique amanite tue-mouches…Et pourtant, en faisant le tour du jardin aujourd’hui, j’ai déniché quelques spécimens qui sortent de l’ordinaire.
Un vieux tronc moussu oublié dans un coin du jardin: du bois mort, bon à brûler? Pas mort pour tout le monde, puisque toute une colonie de champignons mangeurs de bois y ont trouvé le gîte à leur goût. Pas de pied, pas de chapeau, juste des lamelles disposées en étages qui forment une scène assez esthétique, isn’t it?
Filiforme, en massue, en éponge ou même en chou-fleur, plus de 170 espèces de champignons se regroupent sous le nom « vulgaire » de clavaire. Ici encore, pas de chapeau rond, mais souvent comme sur la photo prise dans un petit coin ombragé du jardin, des filaments dressés en petite touffe chevelue.
Au jardin aussi, Halloween a laissé des traces. Quelle est donc cette drôle de créature aux doigts crochus? Un champignon bien sûr! Clathrus archeri ou Anthurus d’Archer quand on veut avoir l’air savant, mais plus poétiquement cette « chose » est connue sous les noms de Doigts du diable ou Champignon-pieuvre. Originaire d’Australie et de Nouvelle-Zélande, elle a possiblement été introduite en France dans des ballots de laine expédiés vers des filatures. Une autre hypothèse serait que des spores aient été véhiculés durant la Première Guerre mondiale par les bottes des soldats australiens ou dans le fourrage de leurs chevaux…
Ce champignon se développe sur des zones couvertes de végétaux en décomposition, chez nous au jardin, on l’a trouvé sur du broyat. Il dégage une forte odeur de charogne ce qui va attirer les mouches et autres insectes nécrophages qui vont se charger de disperser les spores.
Thérèse