A partir de la rue principale, nous passons un porche pour nous retrouver dans une longue cour, bordée à droite par des habitations et barrée au fond par un bâtiment type grange, rappelant un passé agricole ou viticole.

 

Au fond de la cour, nous rejoignons un espace où nous attendent des bottes de foin garnies de galettes en tissu. Nous sommes accueillis par la maîtresse des lieux dans un écrin de verdure où se mêlent des plantes aromatiques, des pommes de terre, un pied de tomate, des plantes en pot très nombreuses. Je retiens particulièrement une composition de plantes sauvages, une eupatoire chanvrine et une consoude du plus bel effet ainsi qu’un basilic thaï associé à un très discret corydalis jaune. Dans cet endroit, se dresse aussi, telle une sculpture végétale, un sureau magnifique, au tronc vrillé et blanchi par les ans mais toujours vivant !

 
 
 

Les choses sérieuses commencent : Danièle va nous proposer plusieurs animations. La première consiste à remettre dans le bon ordre le circuit de l’eau : la production, la distribution, la pollution, la protection et l’épuration.

 
 

Par la seconde, elle s’attache à nous faire comprendre la complexité de la biodiversité au travers de la chaîne alimentaire. Nous jouons à assembler des cubes en associant les prédateurs, les « prédatés » en lien avec leur milieu spécifique.

Puis, toute notre petite bande, guidée par Danièle est partie à la queue-leu-leu et les yeux fermés à la rencontre du JARDIN.

 

Nous empruntons un passage dérobé et tout en cheminant, nous sommes invités à ressentir les différentes ambiances : le courant d’air frais, la zone plus humide pour arriver dans une zone plus sèche avec un vent presque chaud. Là, nous ouvrons les yeux et nous sommes dans le jardin… du voisin, plus exactement dans son verger, accolé au magnifique vieux mur d’enceinte de la ville. Dans ce mur, se trouve une petite niche avec une statue de Ste Vierge, vestige d’un ancien couvent.

La dernière animation se passe au verger sur le thème « De la source à l’assiette ». Nous essayons de reconstituer le lit d’une rivière en partant des éléments les plus grossiers pour arriver aux plus fins et au final à la terre.

 
 

C’est Méline qui est chargée de trouver le trésor : une petite bourse, enfouie dans la terre et révélant tous ces éléments qui rendent la terre vivante et propre à faire pousser tous les végétaux (micro-organismes, microéléments …)

 
 

Et enfin, nous accédons au Jardin secret de Danièle car bien caché et protégé sur 3 côtés par les hauts murs des maisons. A priori, un jardin où l’ombre prédomine ! Et, cependant, le visiteur n’a pas assez d’yeux pour tout voir : il lui faut regarder en largeur, en longueur, en hauteur et même, au travers. Les plantes sont ici exubérantes ; les nourricières, les voulues, les venues toutes seules font ici une petite jungle mais… le chef d’orchestre n’est jamais loin. Danièle agence, ordonne mais laisse aussi les plantes s’exprimer comme cette mer de roquette vivace qui s’est établie le long d’un passage.

 
 
 
 

Elle guide celles qui sont aptes à prendre de la hauteur. Les courges et la vigne habillent le mur de sa maison ; les chayottes grimpent dans le cognassier ; le goji non taillé habille une pergola ; une vigne spontanée tend ses bras vers les arbres qui l’entourent. Danièle nous parle, presque affectueusement, du « Dragon Mûre » qui serpente dans ce jardin. L’étage du dessus forme une canopée extraordinaire, protégeant toutes les plantes du dessous. Au sol, les espaces potagers sont nombreux et rien ne semble y manquer : les courgettes, les tomates, les pommes de terre, une spirale aromatique débordante et un imposant romarin, une amarante qui colore de son rouge un autre espace. Impossible de détailler toutes les plantations, seule Danièle connaît toutes ses protégées !

 
 

Nous sommes ensuite invités à prendre place sous le cognassier qui trône au centre du jardin et nous offre son ombre bienfaitrice et bien plus encore… Depuis combien de décennies est-il là ? Symbole d’amour, à combien de jeunes couples a-t-il apporté bonheur et fécondité ? Est-ce que les elfes se rassemblent dans sa belle frondaison les soirs de pleine lune ?

 
 

Je suis tirée de ma rêverie par des questions plus prosaïques. Danièle nous fait part des moyens dont elle dispose pour, à son niveau, maîtriser l’eau. Plusieurs citernes, très discrètes car habillées de canisses, ont été installées pour récupérer l’eau de pluie ; une baignoire sert aussi de stockage. Un ingénieux système allant de sa cuisine à une cuve lui sert à récupérer l’eau propre de la cuisine. Ici, chaque goutte d’eau est économisée. Les toilettes sèches au 2èmeétage en sont une preuve. Dans le jardin, les arrosages se font à l’arrosoir pour les plantes qui le nécessitent ; la vigne et les courges qui ont envahi le mur de la maison bénéficient, quant à elles, d’un système goutte à goutte ; dans les parterres, l’humidité est dispensée par des oyas. Et partout, le paillage est de rigueur avec du foin et … de la laine de mouton.

 

Pour finir, retour à l’espace du début. Cette fois, les yeux grands ouverts pour mettre en relation ce que nous avions ressenti à l’aller et la réalité (les aspérités du sol, le long passage étroit entre le mur extérieur et le mur de la grange).

Nous nous installons pour un moment d’échanges et aussi pour partager un excellent goûter : diverses boissons, une savoureuse tarte aux brimbelles et aux fruits du « Dragons », réalisée par Danièle et un, non moins savoureux « Santiago » réalisé par Béatrice. Merci à ces deux pâtissières !

 
 

Avant de partir, nous accrochons nos bristols bleus en forme de goutte à la guirlande qui orne la grange. Auparavant, chacun y avait inscrit à qui allait sa goutte d’eau.

Mille fois merci à Danièle pour nous avoir accueillis, instruits et dévoilé son jardin extraordinaire.

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