Cette deuxième soirée de formation devant transformer les participants-es en messagers-ères des jardins vivants a démarré avec une information sur les nichoirs, faite par Pierrette et s’est poursuivie avec une présentation des espaces du jardin en suivant les strates annoncées dans le module précédent : herbacée, arbustive, arborescente et verticale…
Une jolie ascension qui au final nous a amenés vers le concept de temporisation au jardin…Késako ? Comment va-t-on avancer sur cette piste entre abattement, souhait et hésitation mêlés ?
Car il s’agit d’un démarrage : trouver le Jour 1…
Jour ou journée, ces entités du quotidien qui se répètent toutes les 24 heures et qui, rassemblées à hauteur de 365 exemplaires constituent une année. Le modèle 1 serait en quelque sorte l’initiateur de toutes les festivités à venir…et vous verrez que les festivités seront au rendez-vous.
« Bonne année » donc pour cette date dont on nous précise qu’elle est flottante, elle se situerait cette année entre le 10 et le 30 novembre ! Après l’année scolaire, l’année calendaire, l’année parlementaire, l’année liturgique que sais-je encore, voilà l’année jardinière ou année naturelle comme il vous plaira.
Et ce Jour 1 flottant, on sait qu’il a tendance à reculer ! il arrive de plus en plus tard en automne ; il se place le jour où il tombe le plus de feuilles mortes dans l’environnement du jardinier ou de la jardinière. Donc, d’un endroit à l’autre, J1 se positionne différemment. C’est entendu, c’est compréhensible.
C’est donc la chute des feuilles qui détermine J1 mais aussi, précise Eric, c’est le moment de l’année où les lombrics sont à leur maximum d’activité et là c’est imparable, il suffit de voir le nombre de turricules !
Le jardinier qui observe les feuilles tombées en masse dans la forêt, où elles créent la litière forestière, contemple son jardin et par mimétisme, il procède comme la nature et couvre son sol de déchets du moment ; les feuilles arrivent en tête du classement, mais il y a aussi les branches broyées, les fleurs fanées, les épluchures de fruits et légumes, les coquilles d’œufs, le marc de café, les reliquats de tontes et tout l’toutim !
Et où donc trouve-t-on la matière première indispensable à cette frénésie de couverture ? dans le compostier unique on vous le donne en mille! Le jardinier vide son compostier unique à J1 : que de strates ! Tout en bas, le compost bien mûr que le jardinier réserve pour les semis du printemps à venir, mais juste au-dessus cet effilochage de brindilles, de branchages et plus haut encore des trucs pas aboutis, plus jeunes mais qui feront un magnifique tapis de sol !
Et ça ne s’arrête plus. Le sol de notre jardinier est-il argileux-limoneux ou limoneux, le moment est venu de réaliser un semi ?-bêchage.
Et on poursuit les agapes, car il est temps d’apporter du fumier, qu’on n’incorpore pas, on le pose sur la terre et on laisse faire les lombrics et autres aidants sous terre.
A J1, le jardinier bouture ses petits fruits, plante les vivaces, les arbrisseaux, les arbres, les plantes aromatiques, il s’occupe selon cas de sa haie. Si affinité il crée un jardin en suivant la technique de l’andain (en fait, il met les déchets verts en tas sur la longueur).
Vous aurez compris que ce J1, ce n’est pas de tout repos. Mais Eric a rassuré l’assistance, Rome ne s’est pas construite en 1 Jour. J1 peut s’étirer d’autant plus qu’après toutes ces tâches, viendra le temps du repos jusqu’au printemps…qui débute à J combien déjà ?
AMarie Chipoulet