Pourquoi transporter des déchets verts en déchetterie quand on peut les utiliser au mieux dans son jardin ? C’est avec cette idée de bon sens que l’ACJCA et le SMICTOM de Scherwiller font cause commune de puis la création de l’association.
Les rencontres entretiennent les bonnes relations. Aussi 22 membres de l’ACJA, ont visité mi-janvier le centre de tri des déchets du Smictom, contigu à la déchetterie à Scherwiller,. D’emblée Cécile Landmann coordinatrice animation a rappelé : « Votre association est importante pour la réduction des déchets » Partant du principe que le meilleur déchet est celui qui n’est pas créé, le Smictom a porté l’ACJCA sur les fonds baptismaux en 2009. Le but : réduire le plus possible l’apport de végétaux en déchetterie. Le moyen : développer, auprès des jardiniers, une pédagogie du compost, paillages et autres broyages pour utiliser ces déchets dans son jardin même. Sur le territoire du Smictom, soit 90 communes et 131 000 habitants, 230 kg sont apportés en déchetterie par habitant et par an, dont près de 20% en déchets végétaux. L’enjeu est de taille. Mais l’évolution se fait, Cécile Landmann se souvient d’une habitante qui remplissait ses poubelles de pommes dans un bac de 770 litres. Avec l’arrivée des bacs actuels, le volume est passé à 80 litres. L’histoire ne dit pas si la dame est tombe dans les pommes… mais il lui a fallu apprendre à faire autrement.
« REFAIRE CE QUE LA FORET FAIT NATURELLEMENT »
« Tout ce que vous avez dans votre jardin vous pouvez le réutiliser » rappelle Cécile Landmann. Le président de l’ACJCA Augustin Frigéni renchérit : « Il s’agit pour nous, humains, de refaire ce que la forêt fait naturellement ».
Les deux organismes font ainsi équipe. Le Smictom développe lui aussi la sensibilisation du public. Ainsi l’école de Châtenois est récemment venue visiter le site. Inversement le Smictom a été invité par un syndic pour s’exprimer en assemblé générale de copropriété. De son côté l’ACJCA multiplie ses activités pédagogiques et marque le territoire avec les stands lors de manifestations et avec la formation annuelle en 11 séquences: «Guide jardin naturel».
Certes, il y a du chemin à parcourir car l’excès de déchets et les erreurs de tri proviennent encore soit d’une méconnaissance, soit d’un état d’esprit individualiste : « je paye la taxe donc je fais ce que je veux », mais les temps changent. Parfois plus vite que les mentalités…
BONNES PRATIQUES
Pascal Strievi, maître composteur au SMITCOM rappelle la philosophie de la démarche partagée avec l’ACJCA : « Il s’agit de faire de son jardin un écho-système relativement autonome, en utilisant les déchets du jardin, mais aussi ceux de la tonte de la pelouse comme de la cuisine. On y gagne du temps dans l’entretien, on économise de l’eau et de l’argent. Tressage de haies sèches avec des branchages, compostage pour l’engrais, individuel ou partagé dans les immeubles, broyage des branches pour faire du paillis » sont des techniques du jardin naturel. Elles protègent les plantations du réchauffement climatique et peuvent être adaptées aux cultures en pot pour les terrasses.
A connaître aussi, la récente création par le SMICTOM d’une filière « outils de jardins » qui peuvent être déposés à la déchetterie de Scherwiller pour une seconde vie. Pour mai prochain, les deux o partenaires préparent une journée de conseil et d’animation sur les thématiques du jardin vivant avec l’association AOC (A l’Ombre du Château) dans le jardin Lilaveronica à Thanvillé.
Franz