A la Sainte Catherine, tout bois prend racine.

Du choix de la plante, au bon moment et au bon endroit pour la planter.

En ce 14 décembre 2024, il est venu le temps de parler des arbres fruitiers et de notre verger.

Que planter ?

Pommes, poires, cerises, mirabelles, quetsches, coings, abricots, pêches, kakis, noix, noisettes… Il y a largement de quoi vous faire plaisir et satisfaire votre gourmandise. La question à toutefois se poser est de savoir de quel espace je dispose pour mon coin verger. Les arbres fruitiers existent en différentes tailles, de l’arbre nanisant à faible encombrement au franc à très forte vigueur et donc grande hauteur et volume. Allez chez un pépiniériste près de chez vous qui saura au mieux répondre à vos envies et choisir le bon porte-greffe mais qui vous guidera aussi vers des variétés locales plus adaptées à notre climat et à nos sols. Veillez également aux distances des plantations en limite de propriété mais aussi entre les arbres pour qu’ils ne se gênent pas les uns les autres.

Quand planter ?

La date traditionnelle est la Sainte-Catherine, soit le 25 novembre. De manière plus globale on peut planter un arbre fruitier entre le 15 novembre et les mois de février/mars, l’essentiel étant de le faire durant la période de dormance (repos végétatif) et avant le redémarrage de la végétation.

Ne plantez pas dans un sol gelé ou complètement détrempé. Au besoin, en cas de report de la plantation, il faudra mettre en jauge le jeune plant arraché et à planter.

Comment planter  ?

Faites le trou de plantation à l’avance : les mottes de terre seront plus friables et la lumière détruira certains pathogènes. Séparez la terre en deux tas : a) celle de surface plus riche, ira au fond du trou et b) la partie herbacées et plus grossière, sera déposée en surface.

Rafraîchissez les racines blessées lors de l’arrachage de votre jeune plant ou trop longues. Vous pouvez également praliner ces mêmes racines avec un pralin du commerce ou un mélange d’argile, de bouse de vache et d’eau. Cette action favorisera la cicatrisation, stimulera le système racinaire et évitera qu’il ne se dessèche.

Réduisez ensuite la partie aérienne et faites une ébauche de charpente (axe central + 3 ou 4 charpentières). Ces 2 opérations peuvent aussi être faites par votre pépiniériste.

Lors de la mise en place du plant, vous pouvez ajouter à la terre du fond du trou du compost ou du fumier bien décomposé. Placez votre arbre et votre tuteur au centre du trou puis ajoutez la terre et secouez délicatement l’arbre pour que la terre s’infiltre bien dans chaque interstice. Tassez délicatement la terre au pied de l’arbre avant d’arroser copieusement.

 

N’oubliez pas d’attacher votre arbre au tuteur avec des liens souples pour garantir le maintien de son ancrage.

Vous pouvez poser un manchon autour du tronc de l’arbre pour protéger celui-ci des dégâts des chevreuils, lapins de garennes ou autres rongeurs. Vous pouvez aussi étendre cette protection aux racines avec un grillage de protection si les campagnols aiment votre terrain.

Les soins durant les premières années :

L’arbre doit surmonter les difficultés de la reprise. Au printemps pensez à décompacter le sol au pied de l’arbre pour une meilleure absorption des nutriments par les racines. Désherbez pour limiter la concurrence. Couvrez le sol (foin, tontes sèches de gazon) pour entretenir la vie du sol et maintenir un sol frais au pied de l’arbre. En été pensez à arroser copieusement tous les 15 jours. Apportez du fumier/compost à l’automne.

En hiver taillez les arbres pour retirer les branches mortes, abimées ou gênantes. Il faut que la lumière pénètre au cœur de l’arbre pour assurer l’indispensable assimilation chlorophyllienne et donc la production de fruits. Il faut aussi que l’air circule facilement dans les ramures pour supprimer au plus vite l’humidité, élément favorable aux maladies cryptogamiques. Utilisez des outils (sécateurs, coupe-branches …) bien tranchants et désinfectés. N’oubliez pas de nettoyer vos outils en passant d’un arbre à l’autre pour éviter de propager une éventuelle maladie.

Limitez les premières années la production de fruits pour favoriser la construction de la charpente.

De manière générale il faudra faire de votre verger un écosystème bénéfique à toutes les espèces, dans lequel les populations « amies » et « ennemies » s’équilibreront. Posez des nichoirs, laissez des perchoirs, installez des murets en pierre, des tas de bois. Gardez des zones de non-fauche. Installez un point d’eau. Posez des ruches etc…

Bref faites de votre verger et de votre jardin un petit paradis !

Muriel KLEEMANN

L'auteur

Augustin FRIGENI

Animateur et redacteur du site. Président ACJCA Jardins Vivants

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