Dans le calendrier de parution il était prévu que je vous parle de l’avenir proche de notre association. Mais voilà, histoire de prendre un peu de distance, Thérèse et moi avions décidé de partir quelques jours. Au départ il était question d’une croisière allant de Berlin à Stralsund sur la Baltique.
Au dernier moment, changement de cap, pour le Frioul pays d’origine de ma maman. De ce côté là de l’Italie il y a aussi Venise, on oublie… A Vérone nous avons eu notre période opéra dans les arènes et puis, lors d’un premier voyage avec une amie, mon épouse a fait un crochet par Mantoue.
En 1188 Alberto Pitentino conçoit un plan pour réguler les eaux du Mincio qui sort du Lac de Garde pour aller se jeter dans le Pô.
Ce marécage d’environ 1 100 hectares a servi pendant des siècles de protection pour la ville de Mantoue. Il est aujourd’hui une réserve naturelle reconnue par la convention de Ramsar et classé Natura 2000.
A l’origine on y cultivait le carex et la canne utilisée dans la construction. Si la pêche à l’anguille est traditionnelle, aujourd’hui la carpe et les silures attirent des pêcheurs pas toujours soucieux de l’environnement.
Les barcaioli sont au Mincio ce que les gondoliers sont à Venise avec moteurs thermiques en plus…
Hérons rouges ou cinerino (cendré), tarabusino, foulques, garzettes a ciuffo (houppette) ou encore nycticorax trouvent leur bonheur en ces lieux. Avec le réchauffement climatique certains d’entre eux ont perdu l’instinct migratoire.
Ce sont des missionnaires italiens qui ont rapporté quelques rhizomes de Nolumbium de Chine. En 1921 Maria Pellegreffi qui étudia les sciences naturelles à Parme a placé quelques rhizomes de lotus dans le lac supérieur. Si la floraison des lotus est un vrai spectacle, leur côté invasif est beaucoup moins réjouissant.
Il en va de même de la Porrachia a sei petali (Ludwigia) échappée d’une jardinerie ou jetée par des mains peu soucieuses de l’équilibre environnemental.
Des zones humides nous en connaissons tous. Celle-ci est particulièrement belle et si on y rajoute l’attrait de la vieille ville de Mantoue moins colonisée que certaines de ses voisines on peut se laisser séduire. Pour faire pencher la balance on peut rajouter la cuisine italienne et pour terminer une belle soirée d’été, un gelatto ou un granité.
Thérèse vous dira que c’est renversant !
Autre argument, pas sympathique du tout celui-là : ce lieu idyllique est menacé de disparition par le changement climatique. On part quand ?
Augustin